Claudette Poirier

La reconnaissance de son talent d’artiste lui est confirmé à 14 ans, lorsqu’elle gagne le premier prix d’un concours de dessin lancé dans les différentes écoles de la municipalité en vue de la construction d’un monument aux Braves, érigé par la suite dans le Parc Sauvé à Beauharnois.


C’est en compagnie de ma grand-mère, tailleur, que j’ai expérimenté le dessin, sur le même tableau noir où elle dessinait les modèles pour ses clients.es. Un jour de tempête, retenue au couvent, influencée par la prestation artistique d’une amie, la peinture m’a envoûtée. Dès lors, impossible de me soustraire à cette emprise. Depuis 1984, toujours en quête de vérité, je me joins à un groupe de peintres, qui comme moi, travaillent selon l’approche gestuelle. Cette approche du Frère Jérôme, favorise l’émergence de l’intuition et de la créativité en allant à la découverte de son moi intérieur, en laissant ses émotions passer par le geste, sans intention préconçue de la forme ou de la couleur, rien d’autres que celle de s’exprimer. De cette façon, il est facile de se rendre disponible pour accueillir le créateur en soi, de partir à la découverte de son intériorité et de sa créativité. La toile devient alors un lieu d’exploration. De différentes manières, je cherche le fil conducteur qui me mènera au sujet. Dans mes débuts, j’ai expérimenté presque tous les médiums aquarelle, encre, pastel sec, gouache, huile, fusain et finalement l’acrylique, médium que j’ai adopté définitivement et auquel à l’occasion j’ajoute des médiums mixtes. J’ai aussi exploré la sculpture textile. Quel que soit le support que j’utilise, papier, toile brute ou enduite d’un quelconque médium, je laisse la création instinctive m’envahir d’où émerge le langage pictural. La femme et les nombreux rôles qu’elle fût appelée à jouer depuis des siècles, l’amour que j’ai pour les enfants et la famille influent sur mon imaginaire. Sans l’ombre d’un doute, ils constituent mes sujets de prédilection. Les éléments qui composent le tableau procurent un caractère anecdotique à la composition. Pour moi tout est prétexte à raconter une histoire, qu’elle soit visuelle ou littéraire.